Respirer… et se libérer du tabac

Respirer… et se libérer du tabac

Notre dernier bulletin « Respirer en Hainaut… » a pour thème « se libérer du tabac ». Il met en avant une des facettes du travail des professionnels de la cessation tabagique agissant en Hainaut. 

Différents lieux de vie (école, milieu de soins, insertion socioprofessionnelle, milieu carcéral…) offrent des espaces et des moments pour aller à la rencontre des populations en favorisant l’échange, en proposant une écoute et en développant des actions pour faciliter l’arrêt en particulier pour les populations les plus vulnérables. On peut estimer la proportion de fumeurs quotidiens en Hainaut à 24 %, soit environ 320 000 personnes. On sait que parmi ces fumeurs, les deux tiers soit plus de 210 000 ont déjà tenté d’arrêter ou sont en recherche de solutions. Le défi est immense et les moyens sont malheureusement encore trop limités, mais une société libérée du tabac est possible en Hainaut. 

Après un état des lieux sur l’arrêt tabagique (données, actions de prévention, types d’interventions pour les publics fragilisés), la parole est donnée aux experts, avec des interviews de François Dekeyser (responsable du Service d’Etude et de Prévention du Tabagisme – asbl SEPT) et de Martial Bodo (tabacologue-psychologue au Centre d’Aide aux Fumeurs – CAF – de l’Institut Jules Bordet). Le bulletin se penche ensuite sur des expériences de terrain avec les témoignages de Marc Moers au Grand Hôpital de Charleroi (GHdC) et Virginie Milis pour les Maisons médicales ainsi que l’action de l’asbl SEPT en milieu carcéral.

 

« Respirer en Hainaut… et se libérer du tabac » fait partie d’une collection de bulletins intégrant également les thèmes “Manger” et “Bouger” dont l’objectif est d’informer les professionnels sur l’actualité de la prévention et de la promotion de la santé, de l’activité physique, d’une alimentation équilibrée et d’un air de qualité. Découvrez-les dans notre rubrique Publications.

Bouger au travail, c’est possible

Bouger au travail, c’est possible

Nous sommes de plus en plus sédentaires ! Un mode de vie qui a des conséquences sur notre santé. Cette sédentarité se retrouve notamment au travail avec de longues heures passées en position assise devant un écran. Et pourtant…bouger au travail c’est possible et bon pour notre santé!

La sédentarité augmente fortement ces dernières années. L’OSH, dans son dernier Tableau de bord de la santé 2016, a constaté qu’en Hainaut, 44 % des femmes sont sédentaires contre environ 30 % des hommes. La proportion de personnes sédentaires en Hainaut est supérieure à celle observée en Belgique et en Wallonie.

La notion de sédentarité correspond au temps passé en position assise ou allongée pendant les périodes d’éveil, comme devant les écrans, au travail, lors des déplacements motorisés, au domicile, durant les loisirs. Ces comportements sédentaires sont reconnus comme différents de l’activité physique insuffisante. Il est démontré que leurs effets sur la santé sont indépendants du fait d’être actif ou peu actif physiquement. On peut dès lors très bien être actif physiquement, voire sportif et avoir durant la journée de longues périodes de sédentarité dont les effets sont délétères pour la santé. Cette sédentarité est un facteur de risque pour le développement de maladies chroniques, telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète et certains cancers.

Bouger au travail

L’environnement au travail est depuis longtemps reconnu comme un déterminant important de santé. Les données sur l’activité physique et la sédentarité montrent qu’il y a urgence à agir dans le monde professionnel. Aussi, afin de prévenir les problèmes de santé liés à l’insuffisance d’activité physique, les salariés comme les responsables d’entreprises ont un rôle à jouer, dans une optique de prévention comme de bien-être plus généralement.

La solution est de se lever le plus souvent possible. Cette recommandation repose sur deux objectifs complémentaires : réduire le temps total quotidien en position assise ; rompre les périodes prolongées en position assise par quelques minutes de mouvements. 

Comment faire ?

En pratique, à titre individuel, plutôt que de téléphoner ou d’envoyer un mail à un collègue de bureau, les employés peuvent, par exemple, se déplacer jusqu’à son bureau. Cela contribue à interrompre les longues périodes passées en position assise et à en diminuer la durée totale. Ils peuvent aussi partager une imprimante située à une certaine distance des bureaux des uns et des autres et qui les oblige à se déplacer régulièrement. D’autres petits gestes sont aussi possibles, comme prendre les escaliers plutôt que les ascenseurs ou encore, faire des petits exercices à son poste de travail de temps en temps. Pour les déplacements domicile-travail, on peut aussi utiliser un mode de transport actif : vélo, marche ou transports en commun.

Du côté des employeurs, il est possible d’adopter des bureaux à hauteur modulable qui permettent en pratique de travailler soit debout, soit assis sur un siège surélevé. Les employeurs peuvent également organiser des réunions debout ou encourager à faire des pauses debout toutes les deux-trois heures. Autres possibilités pour faire bouger les employés, encourager l’activité physique à titre privé sur le temps de pause, aménager les escaliers, un parking pour voitures à distance de l’entrée principale, ou installer un parking pour vélos.

Découvrez notre bulletin « Bouger en Hainaut » consacré à l’importance d’encourager l’activité physique dans le milieu professionnel.

SEM’ISS: Inégalités sociales de santé et trajectoire de vie

SEM’ISS: Inégalités sociales de santé et trajectoire de vie

Ce 23 octobre 2018, l’OSH organise un SEM’ISS, un séminaire consacré aux Inégalités sociales de santé sur le thème de la trajectoire de vie.

L’ampleur et la persistance des inégalités sociales face à la santé interpellent. Alors que dans nos pays à revenu élevé la santé de la population est en constante amélioration, d’importants écarts persistent et se creusent entre les groupes sociaux. Les études de santé publique soulignent combien la santé est déterminée par les conditions familiales, sociales, économiques, culturelles et politiques. La perspective du parcours de vie apporte un nouvel éclairage en permettant d’étudier les trajectoires des individus, issues des
interactions entre situation familiale, vie professionnelle et état de santé. Ainsi, la santé d’un individu évolue au cours de la vie. Loin d’être statique et déterminée uniquement par l’héritage génétique, la santé est au contraire évolutive en fonction de l’âge. Elle s’adapte en permanence en fonction du contexte de vie. Si elle évolue au cours du temps, la santé traverse également des périodes de vulnérabilité en fonction des âges et des événements de la vie, remettant perpétuellement en question l’équilibre atteint. Avec des illustrations issues des recherches en psychologie sociale et en sociologie de la santé, ce séminaire illustrera comment les trajectoires de santé ne suivent pas un schéma linéaire mais s’expliquent aussi par les événements de la vie sociale des individus.

Intervenants
Willy Lahaye – Professeur de psychologie- UMons
Résultats d’une étude portant sur la parentalité en situation vulnérable en lien avec les trajectoires de résilience familiale. Il décrit les apports du récit de vie comme outil d’analyse des parents sur leur propre trajectoire de vie. Cette analyse ouvre alors sur de nouvelles opportunités de développement et de renforcement de leurs capacités de résilience.

Natasia Hamarat – Sociologue de la santé – Centre Metices – ULB
Influence des conditions sociales d’existence sur l’apparition du cancer et notamment le cancer du sein. Elle montrera que les inégalités économiques et sociales influencent l’incidence, la survie et la mortalité. Les femmes issues des catégories sociales les plus défavorisées sont moins prises en charge en prévention secondaire du cancer du sein. En Belgique, la couverture totale du dépistage des femmes précarisées est inférieure de 13 % à celle des femmes plus favorisées.

Patrick Jadoulle – Médecin – Maison Médicale « La Glaise » – Marchienne-au-Pont
L’accessibilité aux soins pour les personnes en situation de grande vulnérabilité. Il abordera l’accessibilité géographique sous l’angle de la proximité, l’accessibilité financière par le forfait, l’accessibilité aux soins par l’approche multidisciplinaire et centralisée des soins, l’accessibilité des personnes vulnérables par le développement de projets spécifiques.

Le 23 octobre 2018 de 9.00 > 13.00 à Havré.

Programme
► 9.15 Accueil
► 9.25 Présentation du sem’ISS
► 9.30 Parentalité en situation de vulnérabilité et parcours de vie
Willy Lahaye – UMons
► 10.15
Conditions sociales d’existence et cancer
Natasia Hamarat – Centre Metices
► 11.00
Pause
► 11.15
L’accessibilité aux soins pour les personnes les plus vulnérables
Patrick Jadoulle – Maison médicale « La Glaise »
► 11.55
Table ronde ● Agir pour réduire les inégalités sociales de santé en lien avec les conditions d’existence : quels leviers, quelles stratégies ?
► 12.20
Conclusion

Inscription

Avant le 18 octobre 2018 : observatoire.sante@hainaut.be ou par tél. : 065 87 96 00.

Des jeunes qui ne bougent plus assez!

Des jeunes qui ne bougent plus assez!

En 2012-2014, nous avons mené une enquête sur la thématique de l’activité physique et de la sédentarité des jeunes Hainuyers avec le réseau des Centres de Santé Scolaire Vigies (CSSV). Le but est de promouvoir l’activité physique chez les jeunes et d’encourager décideurs, professionnels, citoyens à agir pour réduire les inégalités sociales de santé.

Que retenir de cette enquête ? Il en ressort que le niveau d’activité physique reste faible pour la plupart des jeunes malgré une légère amélioration chez les filles. Un jeune sur 5 (21 %) déclare n’avoir effectué aucune séance d’activité physique d’au moins 30 minutes d’affilée la semaine précédant l’enquête. Pourtant, en 2014, 51% des jeunes signalent faire partie d’un club sportif. Mais cette proportion diminue avec l’âge. Un certain nombre d’adolescents abandonnent leur sport favori parce que l’activité de leur club est trop orientée vers la compétition.

L’entourage immédiat des jeunes est déterminant dans leur niveau d’activité physique et de sédentarité tout comme l’attrait pour le cours d’éducation physique.Or, un certain nombre d’écoles ne disposent pas d’infrastructures adéquates pour le cours d’éducation physique.

Pour se rendre à l’école, peu de jeunes pratiquent des déplacements actifs. Environ un jeune sur 4 (23%) de 11 ans se rend à pied et/ou à vélo à l’école et cette proportion diminue à 11% chez les jeunes de 13 ans et à 14% chez les 16 ans. 

Parallèlement, le temps de loisirs sédentaires passé face aux écrans (de télévision, d’ordinateur, de console de jeux ou de téléphone…) continue d’augmenter. Entre 2004 et 2014, alors que le temps passé devant la télévision est resté relativement stable, la proportion de jeunes qui consacrent 4 heures et plus à l’ordinateur ou la console de jeux les jours sans école a augmenté à tous les âges. Ces proportions passent de 15 % à 27 % pour les 11 ans et de 30 % à environ 55 % pour les jeunes de 13 et 16 ans. Seuls 66 % des jeunes sont informés par leurs parents des dangers d’internet et 45 % déclarent que leurs parents s’intéressent à leurs activités sur le net.

Enfin, l’enquête montre que les inégalités sociales de santé sont des obstacles à l’activité physique. Plus la situation socio-économique des jeunes est défavorable, plus leur niveau d’activité physique diminue et plus leur sédentarité augmente. La santé des jeunes est une responsabilité collective et pas seulement une responsabilité individuelle. Il est possible à tout niveau de contribuer à son amélioration générale.

Les sem’ISS de l’OSH : Petite enfance et inégalités sociales de santé

Les sem’ISS de l’OSH : Petite enfance et inégalités sociales de santé

Le 14 mars 2018, l’OSH a proposé aux professionnels un séminaire sur la petite enfance et inégalités sociales de santé.

Malgré une couverture de soins universelle en Belgique, les études montrent que le gradient social de santé dans l’enfance persiste, voire se creuse davantage, signifiant de cette manière l’association entre le revenu familial et l’état de santé des enfants. Plusieurs auteurs soulignent la dimension intergénérationnelle de cette transmission des inégalités sociales de santé dès la petite enfance. Ces inégalités impactent la vie et la santé de chaque enfant.

De tels constats interrogent les pratiques, mais également les politiques publiques qui semblent bien en peine d’agir sur la réduction des inégalités sociales dans l’enfance.

Lors de ce séminaire, la question de la transmission intergénérationnelle a été discutée pour tenter d’expliquer la persistance de ces disparités de santé dès l’enfance. Pour en parler, l’OSH avait invité trois intervenantes du secteur de la petite enfance :
· Sylvie ANZALONE, Coordinatrice subrégionale (province du Hainaut) à l’Office de la Naissance et de l’Enfance (ONE)

· Pascaline DEPUES, Coordinatrice de la Maison de l’Enfance de Colfontaine

· Corinne HANOT, Coordinatrice des Maisons d’enfants de Colfontaine

Les intervenantes ont fait part de stratégies prometteuses qui semblent agir sur la reproduction des inégalités sociales de santé ou contribuent à la réduction de celles-ci durant la petite enfance.

Retrouvez ici la synthèse de ce SEM’ISS.

 

 

Le plaisir des temps de repas… dès le plus jeune âge !

Le plaisir des temps de repas… dès le plus jeune âge !

« Les temps de repas dans les milieux d’accueil de la petite enfance : un plaisir ! », et un nouvel outil d’analyse du cadre de vie et de l’offre alimentaire dans les milieux d’accueil de la petite enfance. Fruit d’un partenariat entre l’OSH et le comité subrégional du Hainaut de l’ONE, l’outil invite les milieux d’accueil à une réflexion sur le cadre de vie proposé aux enfants, en particulier lors des repas.

Indispensable à son développement physique, l’alimentation du tout-petit est aussi un vecteur de jeux et d’apprentissages sensoriels, relationnels et socioculturels. L’organisation de cette approche éducative dans l’environnement de vie de l’enfant contribue à l’acquisition progressive, par l’enfant, de son autonomie et d’habitudes alimentaires saines.

L’outil proposé permet aux structures d’accueil d’aborder de manière globale les temps de repas, à travers l’exploration de fiches relatives à différents thèmes, tels que l’offre alimentaire, les lieux et l’organisation des prises de repas, l’encadrement, les apprentissages alimentaires, les sanitaires… Les encadrants peuvent dès lors y repérer les éléments soutenant la prise d’habitudes alimentaires bénéfiques à la santé, mais aussi ceux qui peuvent la freiner.

Construite avec les professionnels de la petite enfance et testée en milieu réel, cette grille d’analyse se veut avant tout un outil de concertation, un facilitateur d’échanges au sein du milieu d’accueil (direction, puéricultrices, personnel (para)médical, de cuisine et d’entretien…).

Cette première « photographie » des temps de repas dans le milieu d’accueil donne la possibilité aux professionnels de définir leurs priorités et d’échelonner le travail, en fonction de leur rythme et de ce qui leur paraît réaliste en fonction de leur structure.
Harmonisation des pratiques, adaptation des repas, achat de mobilier ergonomique, réorganisation des repas pour réduire le bruit, initiation des petits au tri des déchets, suppression de la vaisselle en plastique… voilà quelques exemples qui montrent que le champ d’actions est varié mais surtout… possible pour un « mieux manger », « un mieux grandir » et un « mieux vivre » pour tous.

L’outil est disponible en téléchargement ou en version papier sur demande à observatoiresante@hainaut.be