En 2012-2014, nous avons mené une enquête sur la thématique de l’activité physique et de la sédentarité des jeunes Hainuyers avec le réseau des Centres de Santé Scolaire Vigies (CSSV). Le but est de promouvoir l’activité physique chez les jeunes et d’encourager décideurs, professionnels, citoyens à agir pour réduire les inégalités sociales de santé.
Que retenir de cette enquête ? Il en ressort que le niveau d’activité physique reste faible pour la plupart des jeunes malgré une légère amélioration chez les filles. Un jeune sur 5 (21 %) déclare n’avoir effectué aucune séance d’activité physique d’au moins 30 minutes d’affilée la semaine précédant l’enquête. Pourtant, en 2014, 51% des jeunes signalent faire partie d’un club sportif. Mais cette proportion diminue avec l’âge. Un certain nombre d’adolescents abandonnent leur sport favori parce que l’activité de leur club est trop orientée vers la compétition.
L’entourage immédiat des jeunes est déterminant dans leur niveau d’activité physique et de sédentarité tout comme l’attrait pour le cours d’éducation physique.Or, un certain nombre d’écoles ne disposent pas d’infrastructures adéquates pour le cours d’éducation physique.
Pour se rendre à l’école, peu de jeunes pratiquent des déplacements actifs. Environ un jeune sur 4 (23%) de 11 ans se rend à pied et/ou à vélo à l’école et cette proportion diminue à 11% chez les jeunes de 13 ans et à 14% chez les 16 ans.
Parallèlement, le temps de loisirs sédentaires passé face aux écrans (de télévision, d’ordinateur, de console de jeux ou de téléphone…) continue d’augmenter. Entre 2004 et 2014, alors que le temps passé devant la télévision est resté relativement stable, la proportion de jeunes qui consacrent 4 heures et plus à l’ordinateur ou la console de jeux les jours sans école a augmenté à tous les âges. Ces proportions passent de 15 % à 27 % pour les 11 ans et de 30 % à environ 55 % pour les jeunes de 13 et 16 ans. Seuls 66 % des jeunes sont informés par leurs parents des dangers d’internet et 45 % déclarent que leurs parents s’intéressent à leurs activités sur le net.
Enfin, l’enquête montre que les inégalités sociales de santé sont des obstacles à l’activité physique. Plus la situation socio-économique des jeunes est défavorable, plus leur niveau d’activité physique diminue et plus leur sédentarité augmente. La santé des jeunes est une responsabilité collective et pas seulement une responsabilité individuelle. Il est possible à tout niveau de contribuer à son amélioration générale.